MONCTON (N.-B.) CONNAÎT UN GRAND SUCCÈS AVEC SES MESURES VISANT À SOUTENIR LE MAINTIEN DANS LE LOGEMENT DES PERSONNES QUI QUITTENT SA LISTE PAR NOM DE PERSONNES EN SITUATION D’ITINÉRANCE CHRONIQUE. NOUS CREUSONS LE COMMENT ET LE POURQUOI AVEC CETTE COMMUNAUTÉ PRÊT POUR ZÉRO CANADA. CE BILLET DE BLOGUE FAIT PARTIE DE NOTRE SÉRIE « BONNE NOUVELLE » QUI MET EN LUMIÈRE DES TRAVAUX EXCEPTIONNELS VISANT À METTRE FIN À L’ITINÉRANCE DANS TOUT LE CANADA.

Dans le cadre de ses efforts pour mettre fin à l’itinérance chronique, Moncton met en œuvre des stratégies clés pour favoriser la rétention des logements dans sa collectivité — et ces stratégies fonctionnent.  

La collectivité du sud-est du Nouveau-Brunswick en est à la troisième année de son plan triennal guidant les travaux visant à mettre fin à l’itinérance chronique. L’objectif est d’atteindre le zéro fonctionnel d’ici 2023. Le plan de Moncton a pour effet de faire passer les locataires de l’itinérance à un logement et de les inciter à conserver ce logement en proportion plus élevée, tout en réduisant les expulsions. 

 « La réponse à notre pourquoi est simple, affirme Dawn Wheadon, spécialiste du logement abordable au comité directeur de l’itinérance du Grand Moncton. Collectivement, nous croyons au droit au logement. Nous connaissons les causes profondes de l’itinérance à Moncton, et nous connaissons les obstacles à l’accès et au maintien du logement. »  

« Nous connaissons également le nom des personnes en situation d’itinérance et nous nous efforçons d’augmenter notre parc locatif et nos soutiens, ce qui implique de cibler ces ressources sur les personnes prioritaires de la collectivité. »  

Une approche multidimensionnelle

Les éléments du plan de Moncton menant au maintien dans le logement comportent de nombreux aspects clés, notamment l’utilisation d’une liste par nom (LPN) pour donner la priorité aux personnes les plus vulnérables. L’équipe utilise une approche centrée sur la personne pour jumeler les personnes de la liste avec les logements et les soutiens qui répondent le mieux à leurs besoins. Elle fait également appel à une agence pour fournir immédiatement de la gestion de cas en matière de logement au locataire. 

« L’agence sera aux côtés du locataire dès le début, explique Dawn. Cela signifie que l’agence assistera à la visite avec le locataire et établira une relation avec le propriétaire dès le début. Le propriétaire aura alors quelqu’un à qui s’adresser en cas de problème, de sorte que des interventions peuvent avoir lieu avant qu’une expulsion ne soit envisagée. » 

L’équipe de Moncton décrit explicitement ces attentes et obligations dans des documents sur les meilleures pratiques à l’intention des agences et les examine avec le locataire potentiel. Ces documents appliquent une approche fondée sur les forces, de sorte que le locataire est autonome et participe à son propre plan de gestion de cas — et ces efforts sont constamment modifiés et améliorés pour chaque locataire.  

Bien que la plupart des meilleures pratiques soient flexibles, certaines mesures obligatoires clés ont été mises en œuvre, comme le paiement automatique des locataires à leur propriétaire, ce qui a permis de réduire le nombre d’expulsions pour défaut de paiement du loyer. 

Améliorations en rétention des logements

Tout ce travail a abouti à une collectivité qui travaille ensemble vers un objectif commun, grâce à l’utilisation de la LPN pour cerner les priorités clés lorsqu’un logement se libère à Moncton et à l’utilisation de facteurs centrés sur la personne pour répondre aux besoins d’un client, selon Dawn. 

« L’ensemble de la collectivité se réunit dans le cadre d’une conversation (bihebdomadaire) afin de cerner les services, les idées et les ressources qui peuvent être utiles pour maintenir une personne dans son logement et traiter les problèmes qui ont un impact sur sa location suffisamment tôt pour éviter l’expulsion », dit-elle. 

Moncton organise des réunions bihebdomadaires sur l’accès coordonné ainsi que des réunions communautaires de consultation sur les cas. La prise de décision basée sur les données joue également un rôle important, en utilisant les données de la LPN non seulement pour établir des priorités, mais aussi pour influencer le gouvernement afin qu’il crée les politiques nécessaires ou finance des projets pour mettre fin à l’itinérance.  

Qualité de vie

Comme communauté Prêt pour zéro Canada (PPZ-C), Moncton utilise les ressources fournies par le mouvement ainsi que la mise en réseau avec d’autres collectivités partageant les mêmes idées.  

« Nous disposons également d’une équipe locale PPZ-C forte et diversifiée, qui se réunit toutes les deux semaines pour structurer notre travail et le concentrer sur des cycles d’action, ajoute Dawn. Cela nous aide à voir quelles améliorations apporter au système et à créer des objectifs fondés sur les données en tant que collectivité. 

« Sans le soutien de notre conseiller en amélioration PPZ-C, nous ne serions pas là où nous sommes aujourd’hui. » 

Malgré la pandémie en cours, Moncton a connu une réduction considérable des expulsions et des taux de réussite beaucoup plus élevés en matière de maintien dans le logement et d’amélioration de la qualité de vie des personnes qui étaient sans-abri, selon Dawn. L’équipe a rapidement constaté les lacunes des services et s’est efforcée de les améliorer. Elle a également appris à apprécier l’importance de l’engagement des propriétaires pour aider les locataires à surmonter les obstacles communs.  

« Par conséquent, Moncton a porté ce travail à un autre niveau, et a utilisé notre système et notre conseiller PPZ-C pour créer un poste de liaison avec les propriétaires à temps plein à Moncton, dit-elle. Ce poste est largement utilisé à travers le Canada, mais il n’existait pas encore à Moncton. »  

L’équipe dispose également d’un processus étape par étape pour permettre à une personne sans-abri de trouver un logement, mais ce processus est également cohérent dans toute la collectivité, quelle que soit l’agence avec laquelle la personne travaille.  

« Je vois des agences qui s’entraident lorsqu’il s’agit de loger des personnes confrontées à des situations complexes ou lorsqu’une agence manque de personnel ou a une lourde charge de travail, d’autres agences s’entraident, note Dawn. La concurrence entre les agences n’existe plus : nous travaillons tous ensemble ! » 

« C’est absolument magique de nous voir tous unis dans nos réunions d’accès coordonné ou de consultation de cas. »  

En unissant les efforts de tous, Moncton travaille dur pour mettre fin à l’itinérance chronique d’ici 2023, première étape sur la voie de l’élimination de l’itinérance tout court.

Ce billet de blogue fait partie de notre série « Bonne nouvelle » qui met en lumière des travaux exceptionnels visant à mettre fin à l’itinérance à travers le Canada.